[la fibre technique #05]
Vieillir c’est bien, mais bien vieillir c’est mieux

Vieillir c’est bien, mais bien vieillir c’est mieux. Pour les infrastructures optiques passives, ça l’est d’autant plus 🎯

Le vieillissement des fibres et câbles est une préoccupation majeure. Pour tous les exploitants et propriétaires de réseaux évidement puisque la qualité et la continuité des services est primordiale, ainsi que pour l’ensemble de la société en réalité. Car dans un monde de plus en plus numériquement connecté les coupures réseaux vont devenir de plus en plus inacceptables voire catastrophiques. Or, s’il est aisé de remplacer les éléments d’extrémités des réseaux, bien plus complexe et cher est de remplacer des éléments du réseaux optique passif qui est habituellement situé sous terre ou en aérien.

La vigilance dans la construction des réseaux passifs doit donc être aigüe. Tant au niveau des matériels que des travaux de génie civil.

Une étude américaine sur l’espérance de vie de réseaux activés entre 1986 et 1998, publiée en 2001 et portant à la fois sur des câbles directement enterrés, des câbles en conduites et des câbles aériens (OPGW et ADSS) a notamment révélé que l’apparition de défauts sur les réseaux de télécommunications enfouis est dû :
▶️ à l’excavation des sols : 80% des cas sur les câbles directement enterrés, 65% des cas sur les câbles conduites 🚜
▶️ aux rongeurs : 5% des défauts constatés sur le réseau 🐀
▶️ à l’humidité et aux températures : 4 à 5% des cas signalés 💧🌡

Et dans le cas des câbles aériens,
▶️ à des défauts d’installation : 38% des cas ❌
▶️ à des tirs de fusils : 28% des cas 🔫
▶️ à de grands vents : 17% des défauts signalés 🌪

Pour garantir la qualité intrinsèque, la fibre optique, quant à elle, subit une batterie de tests environnementaux afin de garantir son intégrité : des tests de vieillissement sont réalisés en conditions sèches et humides, en immersion, sous gels de remplissages, à la lumière UV, et à des températures comprises entre -40 et +85°C. Puis la fibre est mise en traction à plusieurs reprises afin de déterminer ses coefficients de fatigue statique et dynamique. Des valeurs élevées de ces paramètres attestant d’une fibre de haute qualité (supérieure à 20).

De plus, la fibre optique subit un test de sélection à l’issu du fibrage à savoir un allongement continu de 1% avant conditionnement. Résultant de l’application de la loi « Puissance », ce prooftest à 1% permet de garantir une espérance de vie de la fibre supérieure à 20 ans si la fibre ne subit pas de contraintes d’allongement permanentes supérieures à 0,3%.

C’est tout l’art du câblier de dimensionner des câbles FTTH qui anticipent les efforts subis liés au déploiement, ainsi qu’aux conditions climatiques et topologiques.

L’enjeu ? Ni plus ni moins que garantir une fiabilité constante et la durabilité des réseaux optiques passifs pour les 40 années suivant leur installation. Alors autant faire bien.

Retour vers le haut