[la fibre technique #25]
Transmission numérique

Dans mon précédent post, je me -et vous- questionnais sur la pléthore de datas que nous produisons quotidiennement. Sans nous en soucier, souvent. Voire même, sans le réaliser, vraiment.

Nous l’avions évoqué, cette production débridée de données, est intimement liée à notre nature, humaine. Quand les moments sont joyeux encore heureux que l’on veuille les fixer en images : c’est humain. Par-contre, quid des moments capturés quand ils sont plus douloureux ?

🎞 La fameuse « boîte à chaussures », urne à souvenirs de tant de générations avant nous, et qu’il incombe aux proches de (rapa)trier quand le temps est venu, fait désormais place à des myriades de documents disséminés tant sur téléphone, ordinateur, disque dur, cloud, qu’internet.
💡Il existe d’ores et déjà un « droit à l’oubli » avec la loi pour une République numérique de 2016 qui complète la loi Informatique et libertés. C’est le droit pour toute personne de demander la suppression de l’hébergement de données la concernant sur le web. Soit via dé-référencement (=suppression des recherches), soit via effacement (=suppression directe des pages web).

Quant à l’article 85 il prévoit même le droit d’organiser de son vivant, par l’établissement de directives, l’effacement de ses données personnelles après sa mort.
Seulement voilà, si nombre d’entre nous sait comment s’opposer aux traitements de leurs données, dans les faits, nous sommes peu nombreux à y parvenir car ces démarches peuvent être longues et complexes. L’article 85 requiert notamment une personne -désignée et ayant qualité- pour demander la mise en œuvre des directives aux responsables de traitement concernés (Google, Instagram, Leboncoin, etc.).

Quand on sait qu’environ 8 000 personnes inscrites sur Facebook meurent chaque jour selon la CNIL, cela laisse songeur. A défaut d’immortalité aurions-nous découvert l’immortalité numérique ?

Dans un domaine plus « léger » -même s’il prend lui aussi beaucoup de place à grands coups de pétaoctets- que faire de nos documents professionnels numériques ? Tels les mails d’échange avec des prestataires ou des clients. Autre exemple, lors du départ d’un collaborateur : est-ce qu’il est vraiment pertinent de conserver l’intégralité de sa messagerie, par-exemple ?

🗃 La loi nous oblige à conserver certains documents administratifs avec des durée conseillées, ne pourrions-nous accompagner à la fois les citoyens, et les organisations, à adopter des démarches vertueuses de « tri numérique sélectif », à l’image de nos déchets ?

Car ces documents conservés sans réelle utilité sont une pollution par nos boites mail, nos portables et les clouds. Entre « tout jeter » et « tout conserver », il existe sans doute une voie médiane. Transmettre ou supprimer nos traces et empreintes numériques, telle est -et va de plus en plus être- la question 🐾

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