[la fibre technique #28]
Les infrastructures lors de tempêtes (part. 3)
S’il y a bien un moment où les réseaux de télécommunications sont essentiels, c’est lors de catastrophes naturelles.
Malheureusement, qu’ils soient aériens ou enterrés, quand ils doivent faire face aux forces de la Nature, il n’y a pas de solution miracle. Si ce n’est de retarder le plus possible l’arrêt de leur réception/émission en les dimensionnant le mieux possible face aux aléas prévisibles.
Côté transmission, l’évènement physique influe sur les signaux qui se propagent : de la baisse d’intensité du signal reçu jusqu’à son extinction.
Dans le cadre d’une transmission numérique, qui est une succession de 0 et de 1, l’œil de transmission va se fermer car le système ne sait plus distinguer les 0 des 1 ! Dans ce cas précis, le Bit Error Rate (BER) va augmenter et le débit réel de transmission va se dégrader.
Que faire alors ?
Évaluation des risques sur des temps longs :
Les opérateurs d’infrastructure doivent à la fois évaluer les risques sur le service client et trouver un équilibre technico-économique sur le long terme, en anticipant les risques d’aléas climatiques dès la conception des réseaux.
Redondance des réseaux :
Comme tout réseau, notamment routier, l’idéal est d’avoir un itinéraire bis ou une déviation pour qu’en cas de défaillance on puisse « switcher » d’un(e) rout(ag)e à l’autre. Avoir d’autres « routes » ici consistant à avoir d’autres technologies, qui prennent le relais.
3️⃣ Qualité et performance des produits et de l’installation :
Primo, chaque produit pris indépendamment doit être conçus en prenant en compte les différentes contraintes fonctionnelles qui vont s’appliquer. Secundo, il faut travailler les liaisons entre chaque produit et vérifier leur compatibilité dans le temps. Tercio, l’installation à t0 reste cruciale : pas de bons réseaux sans de bons installateurs, formés donc.
4️⃣ Maintenance curative, préventive, prédictive
La maintenance curative, c’est celle de l’urgence, quand les dégâts sont là.
La maintenance préventive, c’est comme la révision de la voiture. On doit la faire régulièrement, en inspectant le réseau avec une fréquence plus ou moins rapprochée selon sa criticité.
La maintenance prédictive, c’est une surveillance de tous les instants du réseau, avec des alertes et des actions immédiates, préalablement planifiées en fonction des phénomènes observés. Cela passe par un système de surveillance permanent qui interprète les phénomènes détectés soit pour faire une levée de doute, soit pour intervenir de manière anticipée sur le réseau sans perturber le service client. Cette surveillance a un coût (+/-5% de l’installation initiale) qu’il faut envisager comme une assurance qui va éviter des pertes d’exploitations souvent bien plus onéreuses…
Bien maintenir un réseau passe donc par un équilibre entre coûts de dégradation, de prévention et de prédiction La « résistance » à défaut de « résilience » de nos réseaux de télécommunications face aux aléas climatique passe par cet équilibre.
Des questions ou des précisions à ce sujet ?
A votre écoute