[la fibre technique #37]
La traction des câbles fibre optique Part.1

L’expression dit qu’il ne faut pas trop tirer sur la corde. Sur les câbles à fibre optique, on peut. Mais sous certaines limites.

En effet, comme tout câble, la fibre optique va se trouver en « tension » au cours de sa vie. (Tension 𝘮𝘦́𝘤𝘢𝘯𝘪𝘲𝘶𝘦 ici, pas 𝘦́𝘭𝘦𝘤𝘵𝘳𝘪𝘲𝘶𝘦 😉). Pour tester la résistance du câble à la traction, on va de fait considérer différents moments. La traction/tension :

▶️de pose : celle exercée sur le câble lors de son installation

▶️en opération : subit par le câble en fonctionnement

▶️maximale admissible : à ne pas dépasser pour garantir un fonctionnement d’au moins 25 ans dans les conditions normales d’utilisation.

▶️de rupture, le niveau de force appliquée au point de rupture de l’un des composants du câble.

Or cette résistance à la traction dépend des choix de structure et de matériaux à la conception. Ces mêmes choix impactent également la résistance au cyclage thermique et au vieillissement.

🪢Telle une corde d’escalade, le câble à fibre optique bénéficie d’une élasticité permettant les étirements. Le « module d’élasticité longitudinale composite » d’un câble autorise son allongement, et le retour à son état initial, tant qu’on se trouve dans la zone élastique. Pour déterminer ce module, on calcule les forces qui s’appliquent en tension. En pratique, pour les câbles télécoms optiques on se limite à un niveau de contrainte correspondant à un allongement de 0,5%. Et dans des conditions particulières ou applications spécifiques, certains permettent d’aller jusqu’à 0,6 ou 0,8%.

En outre, les spécifications vont imposer de manière simultanée : 

👉un allongement maximum permanent des fibres optiques de 0,3%, pouvant aller dans certains cas -conduites souterraines ou chemin de câbles- jusqu’à 0,5% de manière temporaire, en assurant le retour à zéro.

👉une mesure des pertes optiques, pour qualifier son aptitude à fonctionner pendant la sollicitation mécanique (mesure pendant la sollicitation) et/ou à (re)fonctionner après la sollicitation (réversibilité).

Pour réaliser ces mesures, on peut compter sur la méthode des normes EN60794-1-21 méthode E1 ou EN60794-1-201 (nouveau nom), dont seuls les paramètres et limites de l’essai changent.

La nature du câble -souterrain, conduite, aérien- est bien sûr considéré. Tout autant que la longueur de câble testée.

Les essais sont généralement effectués sur plusieurs dizaines de mètres, avec un dispositif d’essais présentant un ou plusieurs renvois par poulies « folles ». Dans les laboratoires on trouve ainsi couramment : un A/R d’une longueur de 50m, quatre A/R retour de 25m et six A/R de 17m.

Mais tout dépend évidemment de la place disponible dans le laboratoire 🤷🏻

Le descriptif de ces tests rappelle l’importance d’examiner en détail les fiches techniques câble, notamment les paramètres d’essais et seuils d’acceptance- pour comparer les produits et choisir le câble idoine 🧵.

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