Réflexions | La qualité des produits passifs des réseaux

La qualité des produits passifs des réseaux ? Ça vaut le « coût » qu’on en parle un peu 😉

Très souvent la question m’est posée de la relation entre le coût et la qualité des produits. Or, dans les télécommunications qualité est synonyme de pérennité des réseaux. Quand on sait que le changement ou la réparation d’un câble ou d’une boite d’épissurage- a un coût bien supérieur au surcoût lié à la qualité du produit, il n’y a pas de place pour l’ergotage, car les investissements de déploiement réseau sont amortis sur de longues durées.

Pour autant comment ne pas introduire de sur qualité, et donc de surcoût ? Faisons un focus sur la structure des coûts. En moyenne, les coûts d’un câble ou d’une boite d’épissure, c’est 70% de matière et 30% de fabrication. Le design revêt donc une part capitale quand se pose la question des coûts, qui appelle elle-même un questionnement entre, la conformité du produit à une spécification technique ou à une norme de performances, et la réalité de son cycle de vie.

Exemple avec un câble conduite. Il peut subir un écrasement lié à:
👉 un individu qui marche sur le câble
👉 un véhicule de chantier
👉 un effondrement de la conduite dans laquelle il sera installé.
Autant les deux premiers sont des risques inhérents à l’installation autant le dernier résulte d’un risque de la vie du câble en fonctionnement.

Si l’essai normalisé d’écrasement de la norme EN60794-1-21 méthode E3 reprend des dimensions en cohérence avec l’environnement réel du câble -soit un écrasement sur une longueur de 10 cm-, le temps d’application de la charge d’écrasement et la sanction sont laissés à la discrétion du spécificateur.
Prenons deux exemples courants :
👉 200 daN/10 cm : 15 minutes et une variation d’atténuation pendant l’essai < à 0,1dB
👉 300 daN/10 cm :  1 minute et une variation d’atténuation réversible

Ces exigences ont un impact direct sur la construction du câble, le choix de la matière et les épaisseurs radiales de gainage du câble. Ne pas introduire de surcoût revient donc, entre autres, à (re)considérer la spécification et à se demander si elle n’est pas surestimée.

Autre exemple avec la performance en traction d’un câble, directement liée à la quantité et la nature du renforcement. Selon qu’il sera réalisé avec de l’acier, des mèches d’aramide (Kevlar®) ou des mèches de verres, l’impact est lié aux coûts, poids et densité des matières concernés. En outre, une résistance à la traction d’un câble à fibre optique à 0,3% ou à 0,6% d’allongement fibre, induit forcément une différence de performance.

En bref, pour les produits passifs du réseau, pas de révision des coûts sans révision du cahier des charges, des niveaux de performance et de la manière de les mesurer. Ce dernier point étant arbitré par l’application des normes internationales d’essai.

Du coup, tirer vers le bas les coûts des câbles à fibre optique me questionne toujours. Car, nous l’avons vu, la qualité ne fonctionne pas mêmement à tous les « coûts ».

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